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Savons nous respirer?


Nous ne pouvons pas décider de digérer, ça se fait c’est tout. Pour la respiration c’est pareil, on respire de manière autonome, sans avoir à y penser. Mais, si on s’y intéresse, la respiration ne devient plus automatique mais contrôlée. Et c’est à cela, entre autres, que s’intéresse le yoga.


Il y a plusieurs avantages à allonger le souffle.

Tout d’abord cela favorise la détente. On a tous entendu « respire ça va te détendre ». En effet quand nous sommes soumis à du stress, la respiration s’accélère automatiquement, mais si nous ralentissons la respiration, l’effet est inverse sur la mental : il se calme.

Le second avantage c’est la concentration. Allonger son souffle, demande une grande concentration qui permet d’occuper le mental à autre chose que ses ruminations habituelles. Ajoutez à ça les postures et vous avez les trois principes de la pratique du yoga selon l’enseignement de Desikachar : Postures, respiration et concentration. Il disait d’ailleurs, que s’il en manque un ce n’est plus du yoga.

Une respiration calme pour un mental calme.


L’objectif de la pratique du yoga est de calmer le mental. Cela a donné naissance à de nombreuses manières de pratiquer le yoga. Pour Desikachar ce fut le triptyque postures, respiration et concentration qui façonna durant les nombreuses années de son enseignement cette pratique que nous connaissons tous aujourd’hui.

Quand on s’intéresse uniquement à la posture, cela agit directement sur le corps physique et un peu sur les couches plus profondes de celui-ci. Quand on respire profondément et calmement, avec ou sans technique, on agit sur une couche un peu moins tangible de notre être. Ajoutez à cela des outils de concentration, et la respiration en est un mais il en existe d’autres, et vous agissez sur le mental, le psychisme, les émotions... La pratique devient alors agissante en profondeur, s’ouvre alors une conscience de soi plus subtile.

Calmer le mental pour aller vers la profondeur de l’être.

Ce qui intéresse le yoga c’est ce qu’il y a au plus profond de l’être. Les textes du yoga nous décrivent comme étant constitués de deux entités intimement liées qui sont un mental agissant et une entité plus subtile, de l’ordre du divin. Le yoga ne s’intéresse qu’à ça en fait, le divin en nous. Il s’agit jours après jours, pratiques après pratiques, d’apaiser les fluctuations du mental pour petit à petit s’en détacher et accéder à ce qu’il y a de plus subtil en nous. Vaste programme s’il en est.

Mais en quoi la respiration peut-elle aider ?


Prendre conscience de sa respiration, de son amplitude, de son rythme, de comment elle nous traverse, est un espace à explorer d’une infinie subtilité qui sens cesse s’affine. D’un point de vue physiologique l’inspire nourrit, en ce sens qu’il amène de l’oxygène dans les cellules notamment et l’expire nettoie les cellules en évacuant les gaz comme le CO2. C’est parce que l’expiration nettoie qu’elle est en général plus longue que l’inspire. Si on se place d’un point de vue plus subtil, l’expire vient apaiser, purifier (le mot est cité dans de nombreux textes sur le yoga) apaiser le mental et nettoyer les déchets. Mais de quels déchets parlons-nous dans ce contexte ? De tout ce qui encombre le mental, peurs excessives, colères, rancunes… Tout ce qui vient nous agiter consciemment ou non et qui empêche cette vision profonde qui nécessite de la clarté mentale et de discerner ce qui est de l’ordre du mental de ce qui serait, d’après les textes, de l’ordre du divin.

Pour aller plus loin.

Dans la tradition du yoga la respiration peut être un support à des pratiques spirituelles ou religieuses. On trouve dans certains textes des propositions de visualisations du type : « inspire je me rapproche de Dieu, expire je m’abandonne en Dieu » Je n’en dirai pas plus sur ce type de pratiques qui sont décrites fréquemment dans les textes de la tradition du yoga ou proches. Quoi qu’il en soit on voit là toutes la recherche du yoga qui n’est pas d’instrumentaliser le corps à des fins de performance mais d’aller vers autre chose, ce qui donne toute sa profondeur spirituelle au yoga, qui peut être parfois oubliée. Quoi qu’il en soit que l’on parle ou pas de spiritualité, cela ne fait aucunement référence au religieux et son dogme. La spiritualité du yoga peut être Laïque, ou s’inscrire dans une religion quelle qu’elle soit, cela dépend du pratiquant et de ses appétences.

Pour conclure

La respiration reste un vaste domaine à explorer par chacun d’entre nous. De cette exploration qui demande une forte attention, nous apprendrons quelque chose de nous qui nous rapprochera peut-être au divin en nous. Enfin…c’est ce que nous disent les textes… à chacun de faire son expérience, guidé par son professeur et de découvrir où l’emmènera sa pratique.



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